La fille aînée du feu Général Mahele, Suzanne s’est déplacée mardi 17 mai dernier pour remercier le président national du parti Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), le sénateur Augustin Matata Ponyo d’avoir rendu un vibrant hommage à son défunt père, lors de son discours de clôture des travaux du Congrès du LGD.
Le discours de cet homme politique a fait vibrer le cœur de Suzanne Mahele, qui a déclaré que Matata Ponyo est le premier homme politique congolais qui a honoré la mémoire de son cher papa.
« C’était juste pour lui remercier. Il a parlé du général Mahele dans son discours en tant que héro national. Ça fait une année que je suis au pays, je me bats pour qu’on puisse le reconnaître comme héro national, parce qu’il a donné sa vie, il a versé son sang pour son pays », a déclaré Suzanne à sa sortie de la rencontre avec Augustin Matata.
Et d’ajouter :
« Alors, en suivant le discours de Monsieur Matata, ça m’a fait plaisir et j’ai était émue et j’ai tenu à venir moi-même lui remercier. Il est le premier homme politique a parlé de lui comme ça », a-t-elle dit.
Dans son discours du 03 mai dernier à Kinshasa, Matala Ponyo avait déclaré avoir décidé d’accepter le choix porté sur sa personne comme candidat du Parti à l’élection présidentielle de 2023 en République Démocratique du Congo. C’est à cette occasion qu’il a rendu hommage au feu Général Mahele.
« Ce choix est un appel au devoir et au sacrifice citoyens face au destin de tout un peuple. J’accepte cette lourde charge, parce que j’ai un rêve comme celui de Mobutu Sese Seko Kuku Ngwendu Wazabanga de voir au centre du continent une puissance militaire capable de sécuriser l’ensemble de la RDC et de contribuer à la sécurité de toute la sous-région de l’Afrique centrale et du continent. Ce rêve est aussi possible, parce nous avons des femmes et des hommes capables de hauts faits d’arme, à l’instar des feux généraux Mahele Lioko Bokungu et Mamadou Moustafa Ndala. Rappelez-vous qu’au cours des années 70 et 80, l’armée la plus forte de l’Afrique centrale était sans conteste celle de la RDC », avait dit le président national de LGD.
Pour la petite histoire
Le matin du samedi 17 mai 1997, la nouvelle était tombée comme un coup de foudre, alors que les troupes de Laurent-Désiré Kabila étaient à la porte de Kinshasa : le Général Donatien Mahele Lieko Bokungu est abattu à l’âge de 56 ans par la Division Spéciale Présidentielle (DSP).
A en croire certaines sources, une rafale tirée sur ordre du capitaine Kongolu Mobutu, fils du Maréchal déchu, qui venait de quitter précipitamment à la veille Kinshasa, sur conseil du même Général Mahele, Général de brigade, alors Chef d’Etat-Major général des FAZ, ne se sentant « pas en mesure d’assurer sa protection ».
Le général Donatien Mahele, blessé, a eu le courage et la force de glisser sous la jeep. Comme les militaires étaient déterminés à le tuer, après avoir neutralisé deux de ses gardes du corps, se sont approchés du véhicule. Le premier, qui vérifie l’intérieur de la jeep, constate qu’il n’y a que deux corps inertes. Il se retourne et dit à ses compagnons : « cet homme, comme il est reconnu, a des fétiches. Il n’est pas mort. Il a disparu ! »
Dans les rangs, un autre déclare que cela n’était pas possible et intime l’ordre à son compagnon de regarder en dessous de la jeep. En jetant un coup d’œil en dessous de la jeep, il s’écrie, effectivement, « il est caché sous la jeep ! ». C’est alors qu’il sera achevé avec des coups de pistolet GP 9 mm.
La panique s’installe dans la Capitale, le fils du Maréchal Mobutu, le capitaine Kongolu, est informé à l’entrée du camp de la mort du Général. Ce dernier revenait au camp, parce qu’ayant appris que le général Mahele s’y rendait. Ainsi, il demandera au premier ministre de l’époque de prendre les dispositions nécessaires pour se sauver des griffes des militaires de la DSP, déchaînés, se sont à courir vers les maisons des officiers accusés de trahison.
La nouvelle de la mort du général Donatien Mahele se répand comme une traînée de poudre. Les Budjas, qui composent une bonne frange de l’Armée, crient vengeance. A Gbadolite, l’avion de Mobutu en partance pour Lomé essuie des tirs. Les plans de la DSP consistant à faire tomber une pluie de feu sur Kinshasa échouent, et les Ngbandi cherchant à traverser pour se mettre à l’abri à Brazzaville, décrochent. Les Kadogo n’ont plus qu’à marcher sur la Ville tranquillement, avec leurs bottes en caoutchouc, sous les ovations des populations.
Le Général Donatien Mahele Lioko verse son sang pour épargner Kinshasa d’un bain de sang certain, mais jamais on n’a dit officiellement ce qu’il en fut. L’opinion reconnaît en lui les mérites d’un héros mort au front.
Equipe de rédaction
[everwpvisitcounter]