Le gouvernement congolais soupçonne le Rwanda de soutenir le M23

A travers une réunion présidée par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, le mercredi 25 mai 2022 à la primature, le gouvernement congolais, par le canal de Patrick Muyaya, soupçonne le Rwanda d’être derrière le Mouvement du 23 mars, M23.

A l’issue de cette réunion, le porte-parole du gouvernement a pointé du doigt le Rwanda.

« Il est établi suivant les éléments que nous avons reçu du terrain, qu’en tout cas des soupçons se cristallisent sur un soutien qu’aurait reçu le M-23 de la part du Rwanda », a affirmé Patrick Muyaya devant la presse.

Et d’ajouter :

« A ce propos, nous avons activé le mécanisme de suivi. Et d’ailleurs, le chef de ce mécanisme se trouve présentement à Kigali pour attester ces faits », a-t-il renseigné.

Pour la voix autorisée du gouvernement Sama Lukonde, le doute ne pouvait avoir qu’un tout petit ombre, parce que les faits sont plausibles à ses yeux.

« Ceci tend à se vérifier d’autant plus qu’il y a quelques jours, des nouvelles circulaient qu’il y aurait des représailles. Vous avez suivi que nos forces avaient totalement déstabilisé le M23, qui de manière répétée, agissent par des actions provocatrices. Nos forces avaient pris le dessus et qu’il y a eu des éclats d’obus qui seraient tombés de l’autre côté de la frontière. Et en représailles évidemment, nous attendions des nouvelles de ce genre. Nous pensons que ce qui s’est produit à côté du M23, serait une réaction de la part du Rwanda. Mais pour cela, nous serons fixés bientôt lorsque le rapport du mécanisme conjoint de suivi sera fait », a souligné Muyaya sous réserve.

Le Ministre de la Communication et Médias fonde son soupçon sur le Rwanda sur le doute légitime à propos de l’arsenal militaire dont disposerait le M23 sur le terrain des opérations sans avoir les moyens nécessaires pour un tel armement.

« Nous pensons que le M-23 ne peut pas disposer de l’arsenal militaire comme celui qu’on trouve chez lui sur le terrain des opérations. D’où, la cristalisation de nos soupçons sur le Rwanda », a-t-il souligné, et de poursuivre :

« Mais cela dit, nos forces armées ont été encore une fois de plus mobilisées que se soit sur le front de Runyonyi ou sur le front de Tshanzu, pour être sûr que chaque centimètre de notre territoire national est protégé. Et d’ailleurs, il vous souviendra qu’il y a quelques mois, nous avions lancé la campagne « Bendele ekweya te ». Je pense que c’est le moment de la relancer, parce que nous devons tous, chacun nous lever pour qu’aucune tentative d’aucune manière, d’aucun groupe ou d’aucun pays quelconque, ne tente de prendre un seul centimètre de notre territoire », a assuré Patrick Muyaya.

Ont pris part à cette réunion présidée par le premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde sur instruction du Chef de l’État : le Ministre de la Défense nationale et Anciens Combattants, le Ministre de la Communication et Médias, la Ministre déléguée près le Ministre des Affaires sociales, des Actions humanitaires, et de la Solidarité nationale chargé des Personnes Vivant avec Handicap, le Vice-Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, le Chef d’état-Major des FARDC, le Commissaire Général Adjoint de la PNC, le Directeur des Renseignements Généraux PNC, l’Administrateur principal du département extérieur, le Conseiller du CEMG/FARDC chargé des Renseignements militaires, le chef du département des opérations FARDC, le Directeur Général de la DGM et quelques membres de son cabinet

Rappelons que cette position intervient après les attaques du M23 dans le Territoire de Nyiragongo contre les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). D’après le porte-parole du gouvernement provincial du Nord-Kivu, les attaques du M23 ont fait plusieurs dégâts matériels importants et de déplacements massif des populations civiles.

Equipe de rédaction

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