Politique : Joseph Kabila et Moïse Katumbi sur le chemin de la réconciliation?

L’ancien président de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila et l’ex gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, pourraient se rencontrer le 16 ou le 17 mai 2022 à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, pour une éventuelle réconciliation.

Selon certaines sources concordantes, c’est Monseigneur Fulgence Muteba, Archevêque métropolitain de Lubumbashi, qui pourrait jouer le rôle de facilitateur entre ces deux antagonistes.

Les deux leaders sont-ils prêts pour cette réconciliation après avoir passé plusieurs années d’adversité ?

L’homme de Dieu tenterait de faire quelque chose vu son pouvoir d’influence. Mais ce n’est pas la première tentative pour faire unir les deux personnalités politiques de l’espace Grand-Katanga qui étaient pourtant des véritables alliés hier mais devenus adversaires depuis lors.

En 2020, la Fondation katangaise avait tenté d’unir ces deux hommes et cela n’avait pas abouti. Leurs efforts étaient donc vains.

Le 22 octobre 2019, le média Jeune Afrique avait annoncé que les proches de Joseph Kabila et de Moïse Katumbi, s’étaient dits favorables à une éventuelle réconciliation entre les deux hommes. Cette initiative émanait de caciques du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), parti cher à Kabila, dont Moïse Katumbi a été membre jusqu’à sa démission en septembre 2015. Ce rendez-vous tant attendu par les katangais, dont les deux concernés sont originaires, n’avait pas eu lieu à cause d’un climat de méfiance observé quelques temps après entre les deux camps.

Ces derniers mois, Monseigneur Fulgence Muteba de Lubumbashi aurait, à son tour, entamé une série des rencontres avec les proches de ces deux fils du grand-Katanga, notamment l’épouse du sénateur à vie, Madame Olive Lembe Kabila, le Grand Chef M’siri proche de Katumbi et tant d’autres figures proches de deux ennemis, afin de faciliter cette réconciliation.

Contexte

Resté longtemps fidèle à Joseph Kabila, Moïse Katumbi n’avait pas hésité de claquer la porte en septembre 2015, en démissionnant de son poste de gouverneur du Katanga, pour des raisons non connues. Mais certaines sources révélaient qu’il pensait qu’il aurait la légitimité pour se porter candidat à sa succession, rêve qui ne s’était pas concrétisé avant son entrée à l’Opposition radicale.

Après l’annonce de sa candidature à la présidentielle, en mai 2016, la justice congolaise avait lancé des poursuites judiciaires contre Moïse Katumbi pour une affaire de spoliation immobilière. Il était également accusé d’entretenir des mercenaires américains (…). Pendant que les dossiers étaient en cours d’instruction, la justice lui avait autorisé à quitter le pays pour aller suivre les soins médicaux à l’extérieur du pays. De là, il était devenu un exil politique pendant au moins 3 ans à cause de ses sorties médiatiques orientées contre le pouvoir de l’époque.

Pendant son absence, il a été condamné par défaut à 3 ans de prison par la justice congolaise. Cette décision judiciaire a été qualifiée par ses proches d’une justice instrumentalisée par le régime Kabila qui, selon eux craignait le poids politique de Katumbi.

Recherché par la justice, l’homme s’est vu interdire le retour au pays, alors qu’il tentait de regagner le Katanga par l’aéroport international de la Luano. Il a également été empêché par le régime Kabila de franchir la frontière de la Ville frontalière de Kasumbalesa, pour accéder au pays.

Devenu opposant farouche du régime Kabila, le Président du club sportif Tout-Puissant Mazembe avait fini par regagner le pays en mai 2019, après l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir, et deviendra son allié de taille dans la plateforme politique Union Sacrée de la Nation créée en décembre 2020.

Moïse Katumbi fait donc partie de ceux qui ont fait tomber la majorité parlementaire de Joseph Kabila, en destituant Jeanine Mabunda au perchoir de l’Assemblée nationale, après la rupture de la coalition FCC de Joseph Kabila et CACH de Félix Tshisekedi.

Le 14 décembre 2020, lors de son entretien avec le journaliste Alain Foka de RFI, l’homme d’affaires Moïse Katumbi avait déclaré qu’il sera toujours derrière le peuple congolais (…) et personne ne suivra Joseph Kabila.

De son côté, l’ancien président Joseph Kabila garde son style de silence charismatique qui le caractérise depuis toujours.

Au stade actuel, il reste à savoir si l’homme de Kashobwe qui est actuellement allié du président Félix Tshisekedi pourrait accepter de faire l’accolade avec l’homme de Kingakati.

Equipe de rédaction

881 Views

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *