
Les députés nationaux, membres du Front Commun pour le Congo (FCC), alertent sur un certain flou qu’ils observent sur la manière dont le bureau de l’Assemblée Nationale se comporte quant aux questions liées au processus électoral en République Démocratique du Congo.
Les élus du peuple, membres du FCC tirent la sonnette d’alarme sur les dérives dictatoriales orchestrées, selon eux, par le Président de l’Assemblée nationale pour le compte de l’Union Sacrée de la Nation, famille politique du Président de la République.
« C’est avec étonnement que nous avons reçu mardi 12 avril 2022, tard dans la soirée, le message de convocation d’une plénière pour ce jeudi 14 avril 2022, afin d’examiner la proposition de loi modifiant la loi électorale et cela, sans qu’aucun consensus n’a été préalablement dégagé entre les forces politiques et sociales. Nous rappelons à l’opinion publique que les réformes électorales doivent faire l’objet d’un très large consensus entre tous les acteurs concernés, afin d’éviter au pays des élections chaotiques, sources de frustrations et de conflits », peut-on lire dans leur déclaration faite ce jeudi 14 avril à Kinshasa.
Pour ces élus nationaux, le régime actuel viole de manière intentionnelle la constitution sur les points suivants :
1. Le renversement, en plein mandat, de la majorité parlementaire issue des urnes, par la corruption et à l’aide des intimidations de dissolution de l’Assemblée nationale au motif fallacieux que le Régime était bloqué par le FCC. Heureusement que, depuis lors, les congolais ont fini par comprendre qu’il s’agissait plutôt de l’incompétence des nouveaux dirigeants comme en témoigne la dégradation constante de la situation politique, économique, sociale et sécuritaire de notre pays.
2. Le renouvellement des juges de la Cour constitutionnelle au mépris des dispositions légales en vigueur, dans le seul but de mettre en place un cadre qui va avaliser la tricherie que le pouvoir actuel entend orchestrer lors des élections à venir.
3. La mise en place d’une plénière et d’un bureau de la CENI sans représentants de l’opposition politique, comme le veut la loi organique portant organisation et fonctionnement de cette institution d’appui à la démocratie.
Selon ces membres du FCC, l’objectif de toutes ces « violations » est d’organiser la fraude aux prochaines élections.
« L’objectif étant de mettre en place une équipe chargée d’organiser la tricherie, au regard du bilan médiocre du Régime en place (hausse généralisée de prix des produits de première nécessité, pénurie des produits pétroliers permettant le transport des biens et des personnes chaotique, prolifération des cas de détournement des deniers publics, dégradation sans précédent des conditions de vie de la population … », lit-on dans le même document.
De ce fait, les députés nationaux, membres du FCC refusent d’accompagner cette « tricherie », affirment-ils, programmée qui ne pourra que déboucher sur des tensions supplémentaires en RDC déjà meurtrie.
Par conséquent, les députés membres du FCC exigent :
1. Une Cour constitutionnelle conforme à la constitution et aux lois applicables. Une CENI recomposée et comprenant les représentants légitimes de l’opposition politique, ainsi qu’une loi électorale dont les grandes lignes auront été évoquées, préalablement et en dehors du parlement, entre les différentes parties concernées, dont la société civile qui n’a pas de représentation au sein du parlement.
En outre, ils s’abstiennent de participer à l’examen de la proposition de loi portant révision de la loi électorale qui commence ce jour au sein d’une Assemblée nationale qui est devenue, selon eux, une simple caisse de résonnance de la volonté du Président de la République et de son gouvernement.
Ces élus nationaux du FCC disent préférer les organisations citoyennes, les forces politiques et la société civile dans toute sa diversité, oeuvrant pour les élections démocratiques transparentes, crédibles, apaisées.
Pour finir, ces députés de la famille politique de Joseph Kabila, ancien président de la RDC, invitent la population congolaise dans son ensemble à se lever comme un seul homme en vue de barrer la route aux « jouisseurs sans vision » qui animent actuellement les institutions politiques de la RDC.
Pour rappel, ces députés nationaux membres du FCC ont boycotté la plénière de ce jeudi 14 avril 2022, consacrée à l’examen de la proposition de loi modifiant la loi électorale. Ils exigent un consensus sur la loi électorale avant les élections en 2023.
Equipe de rédaction ECHOCONGO.NET