
Félix Tshisekedi n’est plus apprécié par un grand nombre de la population congolaise. Seuls 29% des Congolais interrogés en décembre 2021 affirment avoir une bonne opinion du Chef de l’Etat contre, 54% en mars 2021.
Cette déception se propage également envers presque toutes les institutions du pays, notamment le gouvernement et les deux chambres du Parlement.
Ces chiffres émanent du résultat d’un sondage réalisé en décembre 2021 par le Bureau d’Etudes, de Recherche et de Consulting International (BRCI), avec le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York, et Ebuteli, son partenaire de recherche en République Démocratique du Congo. Les résultats de ce sondage ont été publiés ce 24 mars 2022.
Le titre de ce rapport-sondage est « L’an 3 de Tshisekedi. La fin de l’embellie ? »
Selon ce rapport, plus de 65% des sondés estiment que le contrôle du gouvernement par les députés nationaux n’est pas du tout efficace ou inexistant.
« Cette tendance remet en question la capacité de la chambre basse du parlement à jouer pleinement son rôle de contrepoids du pouvoir exécutif », souligne Joshua Walker, Directeur de programme du GEC.
Ancien opposant, Félix Tshisekedi a succédé à Joseph Kabila qui a dirigé le pays de 2001 à 2019 et qui a décidé de quitter la tête de la RDC en janvier 2019. Le rapport indique par ailleurs que les choix sécuritaires controversés des autorités continuent d’être mal vus par le peuple congolais.
Depuis que l’armée ougandaise mène des opérations conjointes avec les militaires congolais depuis fin novembre, pour combattre les groupes armés, notamment les rebelles de Forces Démocratiques Alliées (ADF) au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces placées en Etat de siège depuis mai, la paix n’est toujours pas rétablie.
Selon ce même rapport d’experts, « l’Eat de siège est de moins en moins soutenu et seuls 36% des personnes interrogées estimaient en décembre dernier que l’Etat de siège conduira à l’éradication totale des groupes armés, alors qu’ils étaient 53% trois mois plus tôt ».
Après une étude approfondie, seuls 64% des personnes interrogées sont hostiles à la présence militaire ougandaise.
Dans la province du Nord-Kivu, province la plus touchée depuis 2014 par les exactions des ADF, groupe d’origine ougandaise,« 64% des personnes interrogées sont hostiles à la présence militaire ougandaise », selon ce rapport.
Le rejet est encore plus prononcé au sujet de « la mutualisation des forces policières entre la RDC et le Rwanda, annoncée par la signature d’un mémorandum le 14 décembre 2021 : 69% des personnes interrogées la désapprouvent. »
Le Président Tshisekedi devrait donc agir dans le sens de se faire aimer davantage, car jusque-là, selon le sondage, sa popularité ne fait que baisser.
Gabriel Detapalé/ECHOCONGO.NET