
L’insécurité et l’impunité ont obligé l’organisation internationale de santé Médecins Sans Frontières (MSF) à fermer des projets humanitaires vitaux à Nizi et Bambu dans la province de l’Ituri.
C’est à travers un communiqué signé ce lundi 21 mars 2022 que cette organisation de santé a fait cette annonce douloureuse.
« Quatre mois après l’attaque perpétrée à l’encontre d’un convoi humanitaire de Médecins Sans Frontières (MSF) par des hommes armés non identifiés, l’organisation annonce la fermeture de ses projets à Nizi et Bambu. Deux membres de MSF avaient été grièvement blessés par balles le 28 octobre 2021, sur la route entre les localités de Nizi et Bambu dans le territoire de Djugu, situé dans la province de l’Ituri. Cette lourde décision intervient face à l’absence prolongée de garanties de sécurité de la part des différents acteurs qui s’affrontent dans la région. Pourtant, dès le lendemain de l’incident, MSF avait appelé publiquement les parties au conflit à deux réactions : la condamnation ferme de cette attaque et un engagement fort en faveur du respect du droit international humanitaire et de la mission médicale, à savoir les structures sanitaires, le personnel soignant, les ambulances, les patients et les blessés », peut-on lire dans ce document.
Dans ce même dossier, MSF avait également demandé aux autorités d’ouvrir une enquête sur cet incident grave, sans résultat à ce jour.
« Cette situation est intenable et nous contraint à fermer ce projet », explique Olivier Maizoué, responsable des programmes de MSF pour la République démocratique du Congo (RDC).
Les risques sont tout simplement trop élevés pour MSF de retourner dans ces zones en confiance. Cette décision nous bouleverse, car elle va avoir des conséquences désastreuses pour une population dont les besoins sont aigus. Notre mission est de sauver des vies, mais pas au prix des nõtres.
MSF consent, malgré tout, à apporter une assistance humanitaire en Ituri, à Drodro et Angumu où l’organisation est présente depuis plusieurs années. Pour Nizi et Bambu, des dons de médicaments et de matériel médical sont pris en charge pour aider les acteurs de santé à couvrir les mois à venir.
« Nous sommes toutefois bien conscients que ces dons isolés ne compenseront pas notre départ et porteront préjudice aux populations qui ont cruellement besoin de soins de santé », ajoute Olivier Maizoué.
Pour finir, MSF réitère donc sa demande pour qu’une enquête soit menée par les autorités. L’organisation appelle toutes les parties concernées, ainsi que toutes les personnes influentes, à assurer un environnement propice à l’acheminement de l’aide dont le peuple a si désespérément besoin. Cette attaque n’est que la dernière d’une liste d’incidents auxquels MSF a été confrontée en Ituri ces derniers mois.
Gabriel Detapalé/ECHOCONGO.NET